Courir, c'est chiant.
Je cours jamais parce que c'est chiant.
Si, des fois je cours, comme ça, pour le fun, ou alors parce que je suis pressé. Mais pour moi courir c'est "bomber-comme-un-gros-con-sur-cent-mètres-sans-penser-à-attacher-ses-chaussures". Là d'accord, de temps en temps c'est marrant. Mais se taper 40km en petites foulées, c'est chiant.
Déjà au collège, chaque année je tombais invariablement sur un prof de sport qui nous faisait faire des tours de piste à répétition, ça me rendait dingue. Après au lycée, comme on pouvait plus ou moins choisir parmi les machins d'athlétisme, les sports collectifs et la gym, je m'arrangeais toujours pour piocher un truc pas trop chiant du genre saut en longueur. J'aimais bien le saut en longueur. Ca me donnait l'occasion de bomber comme un gros con et de me vautrer dans du sable. Et après j'allais m'asseoir par terre en attendant que les autres sautent. À raison d'un saut toutes les vingt minutes environ, sur les deux heures hebdomadaires je m'en tirais pas trop mal niveau glandouille. Ca me laissait une marge confortable que j'employais le plus souvent à me foutre de la gueule de tous ces conneaux qui avaient pris 3 x 500 ou une connerie du genre, et qui suaient comme des porcs à deux pas d'ici. Pour ce qui est du kempo, y'a pas la place courir dans le dojo. Donc à l'échauffement on se met en cercle et on sautille comme des cons. Le hold-up parfait.
Voilà pour la course à pieds.
Maintenant, il est aussi question de se lever aux aurores le jour du Seigneur. Et là, je dis niet!
Depuis ma plus tendre enfance, j'ai toujours détesté me lever tôt. J'ai découvert que l'envie de rester couché est inversement proportionnelle à l'heure à laquelle tu es contraint de te lever. Le matin, je suis une sous-merde. Je dis rien, j'écoute rien, je comprends rien et je pue de la gueule. Toute la semaine, je lève mon cul à 6h30, alors que mon organisme n'est pas opérationnel avant environ 10h, ça n'a aucun sens. Et comme par hasard, les cours en amphi c'est de 8 à 10. C'est un complot!
Donc, quand arrive le ouikène, je dors. Et vous ne m'enlèverez pas cela!
Mon cher Gégé, lorsque tu seras dans la rue, à patiner laborieusement des arpions, le regard embué et l'échine brillante, pense à moi. Pense à moi-a-aaaa. Et si tu crois un jour que tu m'aimes, cours et cours jusqu'à perdre haleine. Je t'attendrai dans mon lit.
